Vive nos talents : comment les développer et apprendre d’une manière efficace ?

C’est la première partie d’une série de trois articles sur le développement des talents.

 

Red Office Folder with Inscription Talents.

« Vivre, c’est apprendre à aimer. » ~ Abbé Pierre

Aimez-vous apprendre ? Dans quels domaines souhaitez-vous devenir meilleur, voire exceller ?

Comment voyez-vous le talent ? Comme une capacité innée ou bien comme une compétence qui se travaille ?

Des études scientifiques fournissent des arguments contradictoires concernant l’influence des gènes et de l’environnement dans le processus d’apprentissage. Cet article décrit la vision de Daniel Coyle, journaliste américain, auteur des ouvrages : « Le petit livre du talent : 52 conseils pour améliorer vos compétences » et « Le Code du talent : grandeur n’est pas innée. Elle se cultive. Voici comment. »

Excellente nouvelle : nous pouvons apprendre presque tout, à condition de s’y investir. Comment procéder ?

Veuillez trouver ci-dessous cinq conseils pour améliorer vos compétences dans n’importe quel domaine : affaires, patinage artistique, danse classique, peinture, apprentissage des langues étrangères, négociations, prise de parole en public ou bien la faculté d’être un bon ami (et oui, cela s’apprend toute la vie ! ).

Développez tous les talents que vous désirez grâce à la myéline et les exercices approfondis !

 Nerve Cell. 3D. Neurons

« Apprendre la musique en lisant des ouvrages s’y rapportant est comme faire l’amour par courrier. » ~ Luciano Pavarotti

Daniel Coyle a observé de nombreux viviers de talents, a interrogé les professeurs les plus efficaces du monde entier et a analysé les bonnes pratiques des meilleurs centres de formations militaires et équipes sportives. Sa conclusion encourage : en effet, tout le monde peut devenir expert dans n’importe quel domaine, à condition d’y consacrer suffisamment de temps et d’énergie.  En bref, le talent n’est pas inné, mais se développe. Toute capacité se résume à un ensemble de circuits neuronaux. Quand nous forgeons une nouvelle habitude, les connections dans notre cerveau deviennent de plus en plus fortes et rapides. Cela est possible grâce à la « myéline » – une substance qui protège les fibres nerveuses de la même manière que l’enveloppe isolante le fait pour les fils électriques. Chaque répétition réussie ajoute une couche de myéline, par conséquent les nouveaux circuits neuronaux se développent et le signale voyage plus rapidement et sur la bonne trajectoire. En effet, la pratique rend parfait, mais pas n’importe quelle pratique. Coyle recommande des exercices approfondis à savoir à un niveau de difficulté frôlant la limite de nos aptitudes, presque hors de notre portée. De plus, il insiste sur l’importance des répétitions minutieuses et conscientes.

Fixez le regard sur le modèle.

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« Qu’est-ce que la capacité d’apprendre, sinon un aspect de l’éternité ? » ~ Mircea Eliade

L’auteur recommande de trouver quelqu’un qui excelle dans le domaine qui nous intéresse. Il est crucial d’avoir un modèle à suivre. Cela nous permet de bien définir notre objectif, nous donne l’espoir qu’il est possible d’y parvenir et crée l’étincelle : une énergie puissante qui nous met sur les rails vers une meilleure version de nous-mêmes.  La passion et l’enthousiasme sont contagieux. Quand vous regardez quelqu’un qui aime son métier et transmet son savoir avec joie, cela vous motive et vous donne des ailes. De plus, il faut des pionniers qui battent des records pour la première fois quand tout le monde pense que c’est impossible. Ensuite, les croyances changent, la notion du possible s’élargit et les autres obtiennent les mêmes résultats, auparavant perçus comme inatteignables. Trouvez-vous un modèle et observez-le attentivement, en personne ou bien via des vidéos sur YouTube. Mettez-vous dans sa peau, étudiez ses stratégies, sa manière de procéder, sa façon d’être, sa mimique, sa gestuelle, son aura, en bref, côtoyez les meilleurs, regardez-les scrupuleusement et inspirez-vous en !

Célébrez vos échecs et soyez prêts à passer pour un idiot.

 Young girl making face in front of blackboard

« Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre en enthousiasme. » ~ Winston Churchill

L’enfant prodige est un mythe. Les compétences s’acquièrent à force d’un travail acharné, discipliné et régulier. Le succès est comme une partie émergée de l’iceberg. Ce que nous voyons, c’est le résultat, mais nous ne savons rien sur ce qui s’est passé avant. En effet, avant l’excellence il y a un long apprentissage par essais et erreurs. Ces dernières ne sont pas des fatalités. Au contraire, elles constituent une précieuse source d’informations. De nombreuses personnalités servent d’exemples que les échecs constituent des piliers de réussite. Michael Jordan a été exclu de son équipe universitaire durant sa deuxième année d’étude, un rédacteur en chef d’un journal a licencié Walt Disney pour faute grave : manque d’imagination. 🙂 J.K. Rowling, avant d’écrire le premier volume d’Harry Potter, était une mère célibataire vivant d’allocations sociales. La liste continue.

En effet, l’erreur fait partie intégrante de l’apprentissage. Soyez prêts à tomber, puis à vous relever à maintes reprises ! Ignorez les commentaires négatifs – y compris ceux que vous vous servez vous mêmes, concentrez-vous sur un petit pas, une simple action à la fois, grâce à cette amélioration continue, vous allez performer de mieux en mieux.

Osez vous exposer – soyez fous et libres, acceptez vos imperfections. Vous vous aventurez sur un terrain glissant, vous êtes comme un enfant qui apprend à marcher. Vous avancez à pas de loup, par peur de vous tromper. Relaxez-vous, inspirez profondément et faites-vous confiance.

Vous allez vous sentir mal à l’aise. Les gens vous prendront pour un idiot. Quand je commençais à apprendre le français, même parfois encore à ce jour, il m’arrive de faire des fautes de langues. La réaction varie selon l’interlocuteur : rire, embarras, confusion ou bien « oh là, là, elle n’a pas l’air trop intelligente cette blonde à l‘accent bizarre.. ». 🙂

Je ne suis pas la seule à faire cette expérience et il m’est facile de juger de la même manière, même inconsciemment, certaines personnes débutant dans une langue étrangère. Au départ notre vocabulaire est restreint, nous n’arrivons pas à exprimer la complexité de nos idées, nos phrases restent basiques, simples, maladroites. C’est avec le temps et la pratique que viennent : l’aisance, la joie et la fierté de maîtriser une langue qui nous était auparavant complétement obscure.

Multipliez et savourez vos échecs, et moquez-vous de votre maladresse, ils vous serviront de tremplin vers votre réussite !

Trouvez votre point idéal et enlevez votre montre !

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« Qu’une chose soit difficile doit nous être une raison de plus pour l’entreprendre. » ~ Rainer Maria Rilke

Coyle nous encourage à trouver notre « point idéal ». Il décrit trois espaces en fonction du niveau de difficulté :

  • La zone de sécurité : le pourcentage des tentatives réussies s’élève à 80% ou plus, vous vous sentez complètement à l’aise et en contrôle ;
  • Le point idéal : vous êtes engagés dans un combat intense, vous êtes conscients de vos erreurs et vous essayez de refaire l’action correctement, vous êtes concentrés et présents, vous êtes au bout de vos capacités ; vous réussissez entre 50% et 80% des fois ;
  • La zone de survie : vous êtes complétement perdus et désespérés, au bout de vos forces, vous atteignez l’objectif très rarement et par pur hasard ; vous ne comprenez rien et vous avez envie de fuir ou vous cacher, vous réussissez une fois sur deux au mieux, souriez, vous êtes sous une caméra cachée, dans votre zone de panique ! 🙂

Le point idéal vous offre un espace optimal pour développer vos compétences, vous ne vous ennuyez pas, vous n’êtes pas non plus complètement confus. C’est un endroit stimulant et positif qui vous permet de grandir en toute beauté.

Quand vous êtes dans votre point idéal, enlevez votre montre. En effet, il n’est pas utile de penser en « temps », mais plutôt en « nombre de répétitions ». Au lieu de « pratiquer le piano pendant 15 minutes », dites-vous plutôt « je vais jouer cette chanson cinq fois ». Ce sera plus productif et vous apprendrez plus rapidement.

Préférez 5 minutes par jour à une heure par semaine.

Adorable boy back to school and smiling in class

« Nous sommes ce que nous faisons à plusieurs reprises. L’excellence n’est donc pas un acte, mais une habitude » ~ Aristote

L’auteur nous propose de nous exercer moins longtemps et plus souvent ; d’apprendre une nouvelle compétence comme si nous dégustions un morceau de chocolat tous les jours au lieu de dévorer toute la tablette une fois par semaine. Cela permet à notre cerveau de créer de nouvelles connexions neuronales d’une manière plus efficace grâce à des intervalles plus adaptés entre différentes sessions d’apprentissage. Les répétions régulières facilitent la mémorisation et la formation d’une nouvelle habitude. Cette dernière, selon Coyle, met environ 30 jours à s’installer.

De plus, des sessions d’entraînement plus légères évitent la fatigue, assurent le niveau de concentration optimale et par conséquent une meilleure efficacité. En effet, l’épuisement freine un apprentissage réussi.

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Pour conclure, tout talent se développe par des exercices approfondis, intenses et réguliers, mesurés en nombre de répétitions réussies et plutôt de courte durée afin d’éviter l’épuisement. Il est conseillé de trouver le juste niveau de difficulté pour être au maximum de ses facultés, de s’autoriser à commettre des erreurs et d’en tirer les enseignements. Chacun a besoin d’un modèle qui va l’inspirer, le motiver et lui montrer le chemin à suivre.

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Quels talents souhaitez-vous déployer ?

Quels conseils vous semblent pertinents ?

Quand et comment vous allez les tester ?

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Bon apprentissage !

C’est la première partie d’une série de trois articles sur le développement des talents.

La deuxième partie se trouve ici.

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Pourquoi et comment apprendre à prendre la parole en public ?

« Il vaut mieux fermer sa bouche et être pris pour un idiot, plutôt que de l’ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet. » ~ Mark Twain

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Sénèque a dit : « le discours est le visage de l’âme », c’est peut-être pour cette raison-là que nous avons peur de nous exposer devant les autres. En effet, selon certaines études la prise de parole en public provoque la peur plus grande que la peur de mourir. Littéralement, les plus timides préfèrent mourir plutôt que de s’exprimer devant un auditoire ! Et pourtant, nous sommes tous amenés, d’une manière ponctuelle ou plus régulière, à faire un discours ou une présentation. L’enjeu varie selon la situation : demande en mariage (j’imagine que cela peut être stressant !), entretien d’embauche, présentation d’un produit auprès d’un investisseur potentiel, présentation devant ses collègues au travail. Certes, les compétences en communication ne remplaceront jamais la réelle valeur ajoutée par la personne. Néanmoins, si la personne, aussi professionnelle soit-elle, est incapable de communiquer sur son travail, de l’expliquer et de le promouvoir, ses résultats ne seront pas optimaux.

En bref, nous défendons tous une cause, que ce soit un produit, un sentiment, une vision. La prise de parole en public réussie nous aide à fédérer nos partenaires et à construire ensemble quelque chose de plus vaste et plus beau qu’une simple création individuelle.

Ça s’apprend, je viens de loin et j’en sais quelque chose

« Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours. » ~ Gandhi

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J’ai longtemps pensé que je manquais de talent et donc mes présentations allaient rester inintéressantes et maladroites pour toujours. Eh oui, je stressais, j’avais du mal à tenir mes notes, tant mes mains tremblaient, ma voix me jouait des tours, j’avais la gorge sèche et du mal à trouver le fil de mes pensées. Et surtout, j’avais terriblement peur de passer pour une incompétente.

Les difficultés persistaient avec l’intensité qui variait selon le contexte. Et soudain, un miracle s’opère ! Par un coup de chance, je découvre que la prise de parole en public s’apprend. Que nous pouvons tous développer nos compétences en communication et en leadership. Les deux vont de pair car un bon orateur est souvent un bon leader et il est difficile d’imaginer un leader persuasif incapable de communiquer sa vision.

Loin d’être experte, j’ai simplement investi mon temps et mon énergie dans le développement de mes compétences. Je vois les progrès et tout le chemin parcouru (je continuerai longtemps !). Aujourd’hui, je prends beaucoup plus du plaisir à m’exprimer devant une assemblée. Même si je ressens le tract à chaque fois, j’ai appris à le transformer. Il me stimule au lieu de me paralyser.

Je viens de loin, comment j’ai évolué ? Comment toute personne motivée peut affronter ses peurs et développer ses compétences ? Je vous propose 3 méthodes simples, efficaces et gratuites (ou presque).

 Les cours en ligne sont au top !

« On naît poète, on devient orateur » ~ Cicéron

Business Acronym MOOC as Massive Open Online Course

Internet nous offre une opportunité hors du commun. En effet, il est dorénavant possible de suivre un cours, parfois même certifiant, gratuitement ou à prix minime, en restant dans le confort de son salon, à son rythme, selon ses disponibilités et envies.

Les cours en ligne ouverts et massifs, en anglais : « massive open online courses » ou  MOOC deviennent de plus en plus répandus. Certes, le niveau d’assiduité peut baisser au fur et à mesure du cours mais l’opportunité de profiter des meilleurs professeurs et ressources reste là !

Eh oui, il est possible d’apprendre à parler en public en ligne. Le MOOC « Introduction à l’art de parler en public », dispensé par Dr. Matt McGarrity du département de la communication à l’université de Washington se compose d’environ 20 heures de cours magistraux en vidéos, des lectures et des exercices pratiques. Le professeur est enthousiaste, professionnel et pédagogue. En se basant sur la tradition de la rhétorique, il nous accompagne dans le parcours de l’art oratoire : en partant des courts discours improvisés, il traite ensuite des discours informatifs, pour finir avec des présentations persuasives. Dr. Matt McGarrity décortique les principes de la construction d’un discours efficace, évalue les discours proposés par ses élèves ou des orateurs TED et explique comment présenter un discours d’une manière optimale, selon l’objectif, l’occasion, etc. Pour les plus courageux, il est possible de poster les enregistrements vidéo de ses discours afin de recevoir le feedback d’autres participants. Tout cela à condition de maîtriser l’anglais car le cours n’est pas traduit en français. La liste des MOOC en français contient quelques cours dans le domaine du développement personnel et de la communication, entre autres le cours intitulé « Réussir l’entretien d’embauche et relancer l’employeur » qui dure environ un mois et demande 8-12 heures d’engagement en tout.

Sur l’internet, vous trouverez aussi des sites des experts en prise de parole en public où une grande partie du contenu est accessible sans frais, quelques exemples : John Zimmer, Florian Mueck, Darren LaCroix.

Toastmasters International (TMI)

« Ce que nous devons apprendre à faire, nous l’apprenons en le faisant. » ~ Aristote

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Si vous me connaissez, vous connaissez aussi Toastmasters car j’en parle avant de me présenter. 🙂 Rassurez-vous, je ne prends aucune commission sur le nombre d’inscriptions. Je ne force personne à intégrer cette association car elle ne convient pas à tout le monde ; je suis tout simplement convaincue que cela peut rendre service à certains d’entre vous donc je partage l’information avec joie.

ToastMasters International (TMI) est un réseau d’associations, présent à l’échelle mondiale,  à but non lucratif dont l’objectif est d’aider ses membres à améliorer leurs compétences en communication et en leadership par la prise de parole en public. En région parisienne, il existe une dizaine de clubs. La localisation, l’heure des réunions, la langue parlée, l’ambiance changent, la méthode et les bénéfices restent identiques. Environ une vingtaine de personnes se réunissent dans un club tous les 15 jours pour 2 heures afin de s’exercer dans l’art de parler devant un auditoire. Il n’y a pas de formateur, tout le monde contribue à la réussite de la soirée. Cette dernière se compose de 3 parties :

  1. La session des improvisations où les membres sont appelés au pupitre pour parler à l’improviste, d’une manière convaincante et structurée pendant 1 à 2 minutes ;
  2. La session des discours préparés : 3 à 4 orateurs prononcent des discours de 5 à 10 minutes sur un sujet de leur choix, en réalisant un objectif d’un manuel en communication de base ou d’un manuel avancé ;
  3. La session des évaluations comporte des appréciations de toutes les prestations de la réunion ; de plus, la soirée est évaluée de point de vue de la grammaire, de la fluidité et du respect du temps.

Comment nous progressons chez Toastmasters ? Quels sont les avantages de cette méthode ?

Veuillez trouver ci-dessous une liste – longue et non exhaustive – des bénéfices.

  • Nous suivons les manuels en leadership et en communication à notre rythme. Chaque membre, accompagné par son mentor, se fixe des objectifs et se donne les moyens de réussir. La méthode s’adapte aux besoins de chacun. Des manuels de base permettent de travailler les fondamentaux de la prise de parole en public et du leadership. Grâce au manuel « Savoir communiquer » nous travaillons : la gestuelle, le vocabulaire, la structure, la variété vocale, la recherche documentaire, l’utilisation des supports visuels, etc. Le manuel « Devenir un leader » permet de développer, entre autres : la pensée critique, l’écoute, la gestion du temps, la capacité à former les autres, les motiver, la disposition à être un bon mentor, à déléguer, à donner un feedback constructif et sincère. Un vaste choix des manuels avancés respecte les objectifs individuels : « Etre persuasif », « S’exprimer avec humour », « L’orateur professionnel », « Les discours au niveau de la direction », « Communiquer à la télévision », « Communications interpersonnelles », « Faciliter la discussion », « Présentations techniques », etc.
  • Nous nous exerçons dans un contexte à la fois amical et professionnel, nous pouvons expérimenter, prendre des risques et oser car l’enjeu n’est pas le même que dans « la vraie vie ». Les autres membres nous donnent un feedback sincère et bienveillant pour nous aider à avancer. Chaque orateur qui présente un discours préparé reçoit une courte appréciation orale de la part de son évaluateur et également des points forts et des pistes d’améliorations par écrit de tous les participants.
  • Toastmasters constitue un environnement où chacun peut prendre des responsabilités au sein du club en tant que Président, Président à l’adhésion, Trésorier, etc. Ces rôles nous permettent de développer de nombreuses compétences relationnelles et organisationnelles : mener à bien un projet, planifier et respecter les délais, travailler en équipe, diriger, gérer les conflits. Toastmasters est un véritable laboratoire où de belles transformations positives s’opèrent, à savoir les membres initialement timides et avec un faible niveau d’assurance relationnelle, prennent confiance en eux et développent de vraies capacités en communication et en leadership. Je l’ai vu, je l’ai vécu ! 🙂
  • Nous participons à des ateliers pratiques en leadership et en communication quelques fois par an ; veillez trouver ci-dessous des notes prises par Delphine Baudu, membre Toastmasters de talent, lors de la formation des membres du bureau qui a eu lieu à Paris en janvier 2015. Cliquez sur l’image pour la voir en toute sa splendeur !

formation MB TMI vf

  • Deux fois par an, nous organisons des concours de prise de parole en public, comportant plusieurs étapes et au moins 2 « disciplines » à chaque fois (oui, Toastmasters est un sport !) : l’improvisation et le discours humoristique en automne; l’évaluation et le discours inspirant en printemps. Le concours commence au sein du club et finit au niveau international.
  • C’est une belle occasion de voyager pour participer à des conférences, plus ou moins loin : Lyon, Budapest, Cracovie, Porto, etc. Par ailleurs, si vous visitez une ville, il y a de fortes chances pour qu’un club Toastmasters s’y réunisse. Vous serez toujours les bienvenus pour participer à la réunion ! En effet, l’esprit Toastmasters rime avec l’hospitalité et l’ouverture.
  • Nous faisons partie d’un réseau de 14 650 clubs présents dans 126 pays et de 313 000 membres (les chiffres de l’année 2015), issus des milieux socio-professionnels divers, ayant des parcours de vie différents, tous unis par l’envie de progresser et la passion pour la communication interpersonnelle. C’est un vrai plaisir et un privilège de faire partie de cette communauté dynamique, enthousiaste et hétéroclite. Il m’est arrivé de trouver un bel appartement grâce à une amie rencontrée chez Toastmasters (merci, Emmanuelle !).
  • Le rapport qualité-prix défit toute concurrence : la première inscription annuelle incluant environ 20 réunions, deux manuels, un mentor, l’abonnement à « Toastmaster», magazine mensuel en anglais sur la prise de parole en public et le leadership, enfin l’accès privilégié à des formations, ateliers et conférences (payé à part mais tout à fait accessible) est d’environ 120 €.
  • La méthode Toastmasters est reconnue dans le monde professionnel, surtout dans le milieu anglo-saxon : de nombreuses sociétés américaines créent des clubs en interne ou encouragent leurs employés à s’investir dans Toastmasters, l’entreprise Coca Cola en est un bon exemple ;
  • Enfin, il est possible de visiter chaque association jusqu’à 3 fois, sans frais ni engagement donc n’attendez plus, venez visiter l’un des clubs auxquels je suis inscrite : Agora 75 ou Expressions. Sinon, cherchez un club qui vous convient !

L’École de l’Art Oratoire à Paris

« L’art de l’acteur n’est pas l’art de se montrer. On croit toujours que l’art de parler en public, c’est l’art de se montrer. (…) L’art de l’acteur, c’est l’art de disparaître à l’avantage d’un personnage et au service d’un public ». ~ Stéphane André

 

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Si vous habitez en Île de France, vous pouvez participer à des Master class gratuites, organisées par l’École de l’Art Oratoire à Paris. Le principe est le suivant : vous vous inscrivez, vous préparez (ou non, à condition de bien connaître le sujet) votre présentation de 10 minutes traitant de n’importe quelle question d’ordre professionnel ou personnel, vous venez pour l’exposer et ensuite, Stéphane André, directeur de l’école, conférencier et auteur vous fait un feedback précis, sincère et bienveillant et vous invite à effectuer quelques exercices sur mesure tout de suite, devant l’auditoire. Ensuite, vous refaites une partie de votre exposé, après avoir intégré et travaillé certains aspects de votre prestation tels que : la posture, le regard, la voix. Ce qui est magique, c’est que souvent le public perçoit une réelle amélioration dans l’impact de l’orateur avant et après l’intervention de Stéphane André. En ayant personnellement participé à cet exercice à plusieurs reprises, je ne peux que recommander l’expérience. Il n’y a aucun risque donc si vous avez envie, venez-vous exercer dans les locaux de l’école, à 2 pas de l’Opéra Garnier de Paris, sur une belle estrade et sous la lumière éblouissante des lampes. Vous allez travailler votre présence scénique via quelques techniques de base, issue du monde du théâtre. Bien qu’au début ces outils paraissent artificiels et exagérés, c’est le signe que vous rompez avec vos anciennes habitudes. Vous sortez de votre zone de confort et vous entrez dans l’univers de l’Art oratoire avec le grand « A ».  Vous allez vite y prendre goût !

Vous pouvez également venir en observateur, membre du public. Dans ce cas, l’inscription n’est pas nécessaire. Vous allez voir Stéphane André en action : quand il ouvre la séance avec un court exposé mélangeant l’actualité et les techniques de l’art oratoire, ensuite, au moment où il donne le feedback et propose des exercices aux orateurs. Ça vaut le déplacement, je vous assure.

Enfin, l’école organise chaque année le concours de l’éloquence et l’université d’été. La particularité du concours est qu’il est possible de se présenter plusieurs fois. À chaque passage, vous recevez un feedback du jury composé des professeurs de l’école. Ce sont des professionnels et ils ont l’œil, venez tester par vous-mêmes !

Pour résumer, la prise de parole en public s’apprend, surtout par la pratique. Comme a dit Louis Aragon : « La parole n’a pas été donnée à l’homme, il l’a prise ». Profitez de vos capacités en communication et défendez votre cause, devenez l’orateur unique et inspirant que vous souhaitez être, et contribuez, d’une manière courageuse et généreuse, à la construction de notre société par le dialogue. Oui, c’est pompeux mais l’enjeu est de taille ! Et puis, amusez-vous sur le chemin, c’est l’aventure de toute une vie !

Public Speaking Sticky Notes

Et vous…

  • Aimez-vous parler devant un auditoire ?
  • Avez-vous envie de développer encore plus vos compétences en prise de parole en public ?
  • Si oui, comment souhaitez-vous le faire ?
  • Quelles méthodes et ressources vous conviennent ?

Merci de votre précieux feedback car il enrichit le blog et me permet de mieux écrire.

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Ce que j’ai appris en Afrique ou pourquoi il faut voyager, à tout prix !

Canoe in Guet Ndar-Saint Louis du Senegal

« Les hommes sont malheureux parce qu’ils ne réalisent pas les rêves qu’ils ont. » ~ Jacques Brel

En décembre 2014, je suis partie en Afrique. C’était mon rêve depuis déjà quelque temps et après une longue réflexion, presque au dernier moment, je me suis décidée à faire un stage de sabar, une danse sénégalaise, avec ma professeur de danse Yama Reine de Sabar.

J’en suis ravie et extrêmement reconnaissante. Ce fut mon premier voyage en Afrique noire. Avant, j’avais quitté l’Europe une fois seulement : pour aller en Tunisie. C’était un voyage enrichissant mais touristique et il ne m’a pas vraiment permis de découvrir la vie quotidienne des autochtones.

Je suis attirée par l’Afrique : sa culture, surtout la danse et la musique, depuis l’année 2007. Ce continent m’appelait, sans que je puisse en préciser les raisons. Mon voyage de 15 jours, à Dakar et en Casamance, m’a aidé à saisir ce que je pressentais auparavant, sans pour autant pouvoir le nommer. Voici quelques découvertes précieuses faites suite à ce périple dépaysant et libérateur.

La peur et la curiosité : un réel combat !

« La curiosité est un trait de caractère du reporter. Il y a des gens que le monde n’intéresse pas du tout. Ils considèrent leur univers comme le centre de la Terre. C’est une vision comme une autre. Confucius dit bien que la meilleure façon de connaître le monde consiste à ne pas sortir de chez soi. Il y a une part de vérité dans ce postulat. Il ne faut pas nécessairement voyager dans l’espace.. On peut voyager à l’intérieur de son âme. Le voyage est un concept extensible et varié. Il existe toutefois des gens qui ont besoin de connaître le monde dans sa diversité ; cela fait partie de leur nature. Ces gens sont peu nombreux. » ~ « Autoportrait d’un reporter », Ryszard Kapuscinski

Avant de partir, j’ai hésité, je me suis posé des dizaines de questions, j’ai consulté un certain nombre de personnes, je me suis renseigné sur internet. Si je ne connais pas quelque chose, ça me fait automatiquement très peur au point de me freiner dans mon élan. Me renseigner m’a aidée donc c’est toujours une bonne chose à faire mais souvent j’exagère largement les difficultés potentielles à venir. J’ai honte de l’admettre : j’avais peur de tomber malade, me faire agresser toutes les 5 minutes si je me baladais seule dans la rue, me faire voler mon argent, mes lunettes, mon appareil photo. Je craignais le palud et plein d’autres maladies dont la description détaillée vous sera épargnée, surtout le fameux virus Ebola. Finalement, la curiosité et le goût de l’aventure étaient plus forts que la peur. Je suis partie et… j’ai eu juste une courte réaction allergique de la peau à la chaleur qui a disparu au bout de quelques jours et j’ai ressenti une légère indigestion pendant à peine une journée. Je ne me suis même pas fait piquer par les moustiques ; lors de mes courtes balades en journée, en solitaire, j’ai eu le droit à quelques commentaires plutôt agréables ; enfin, j’ai vite appris à m’écouter et à doser la nourriture locale (délicieuse et très épicée !) selon mes capacités digestives. J’espère qu’une prochaine fois je garderai la tête sur mes épaules sans me la couper complétement par des angoisses excessives. 😀

Le ressenti

Trust Your Own Instincts Concept

« Les continents se réfèrent à des valeurs différentes : la pensée en Europe, la parole dans le monde Arabe, le geste en Inde, le signe en Chine et au Japon, le rythme en Afrique. » ~ Anonyme

Depuis quelques années, j’apprends à nouer un lien plus fort avec mon ressenti, à capter les signaux qui ne viennent pas de l’intellect mais plutôt du corps. J’essaye d’écouter mon cœur et mes émotions ; de faire confiance un peu plus à mon côté irrationnel et de lâcher de trop nombreuses explications logiques. Même si j’ai fait beaucoup de progrès, il me reste encore beaucoup à apprendre. L’une des manières d’apprivoiser la sagesse de l’instinct est la danse, d’où l’idée de partir au Sénégal afin d’apprendre le sabar. J’ai à peine commencé à ressentir le rythme à la fin de mon séjour ! 🙂 Mais quelle satisfaction quand on y va, malgré les doutes, quand les pas font sens avec la musique et quand le dialogue entre le danseur et les musiciens se créé, petit à petit ! Au Sénégal, les personnes que j’ai rencontrées venaient d’un quartier populaire de Dakar. C’était un milieu artistique plein de musiciens et de danseurs. Ils étaient particulièrement créatifs, instinctifs et ouverts au ressenti mais un ami m’a dit que tout le Sénégal respire le sabar, la musique et le rythme. Cela fait partie de la culture et même si tout le monde ne sait pas danser, le côté irrationnel, instinctif est beaucoup plus développé au sein de la population sénégalaise qu’en Occident. Nous, les occidentaux parfois arrogants, les grosses-têtes (je suis la première à le penser, je suis trilingue donc je devrais avoir une attestation prouvant mes capacités intellectuelles hors pair !), sommes des êtres cérébraux et rationnels. L’intellect et la logique sont nos capacités fortes dont nous pouvons être fiers, néanmoins, nous gagnerons en efficacité et en sérénité, si nous laissons notre intuition, notre cerveau droit, notre imagination et notre ressenti nous parler un peu plus fort. De la même manière les Africains pourraient développer leur côté rationnel un peu plus ce qui leur permettra de mieux structurer leurs projets. En bref, nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres ! Mon objectif est de continuer à ouvrir mes capteurs au ressenti et aux émotions et cela via le travail avec le corps – danse, massage, etc. C’est une sagesse inouïe qui est à notre portée, si seulement nous avons l’envie et le courage d’y prêter attention.

On est ensemble

endless love

« La culture africaine est une culture de l’échange. Si on me donne quelque chose, je dois le rendre. C’est un devoir, engageant ma fierté, mon honneur, ma qualité d’homme. C’est dans l’échange que les relations humaines prennent leur forme la plus noble. » ~ « Ebène – Aventures africaines », Ryszard Kapuscinski

Ce que j’ai le plus adoré au Sénégal et très probablement tous les pays d’Afrique sont concernés, c’est la force de la communauté. Le Sénégal est un pays plus pauvre de point de vue matériel que la France ; par contre, sa richesse humaine est impressionnante ! C’est d’ailleurs difficile de passer un moment en solitaire mais c’est possible, surtout tôt le matin quand tout le monde dort 🙂 ; j’ai vécu dans le quartier populaire de Dakar, Gueule Tapée où tout le monde se connaissait ; j’avais du mal à retenir les prénoms de toutes les personnes qui passaient par l’appartement où on se retrouvait pour discuter ou manger. Les Sénégalais, au contraire, retenaient facilement les prénoms du premier coup. J’étais stupéfaite ; cela démontre leur hiérarchie de valeurs : beaucoup plus centrée sur l’humain que sur le business ou l’argent. De plus, ils sont très ouverts et généreux dans la relation, aussi bien dans leur écoute que dans le contact physique : les accolades, les serrements de mains, les bisous, les sourires ; le langage corporel est assuré, ouvert et accueillant, tout le contraire de ce qu’on voit dans le métro parisien ! Ils se soutiennent entre eux, ils se taquinent, il y a des réelles sympathies et des animosités mais surtout il y a beaucoup de respect, de la présence et d’attention portée vers l’autre et soi-même, si importants dans le contact. J’ai profondément aimé la vision de l’homme en tant qu’un élément faisant partie d’un système beaucoup plus large, un réseau familial qui n’a rien avoir avec la famille nucléaire, si répandue en Occident. C’est une communauté fière, soudée et solidaire à la fois moralement et financièrement. S’il y a un évènement important tel qu’un mariage ou un baptême, tout le monde est bienvenu : il y a à manger et à boire pour 3 jours pour tous les invités ! Le « froid » occidental (non, je ne parle pas de l’hiver !) ne me correspond plus. Même si je tiens à ma liberté, le séjour en Afrique m’a fait comprendre que les relations comptent le plus au monde et que nous sommes tous dépendants les uns des autres, nous sommes tous connectés. Ma professeur de danse Yama m‘a même dit une fois : « tu ne peux même pas te faire enterrer toute seule, même pendant tes derniers instants sur terre tu as besoin des autres ». En effet, sans mes parents, sans mes ancêtres, je ne serais pas là ; tout ce que j’ai appris dans ma vie, je l’ai appris grâce aux autres. Imaginez-vous sur une île paradisiaque, mais déserte, quel malheur ! Tout est relation, tout est communication, avec les autres et avec soi-même. C’est la communauté qui nous fait avancer, qui nous donne de l’amour et qui le reçoit. Trouver et accepter sa place dans ce vaste système de connexions (de plus en plus global !) est primordial. Nous sommes liés et comme disent les Africains : « on est ensemble », à savoir ce que nous construisons ensemble est beaucoup plus grand et a plus de valeur qu’une simple somme de toutes les contributions individuelles. En bref, si tout le monde s’implique, un puissant effet de synergie s’instaure. Sans discuter de la réalité physique ou non des expériences de mort imminente, les personnes qui l’ont vécue, ont changé complètement leur vision des choses ; leur constat est souvent le même : ce qui compte, c’est l’amour qu’on donne et qu’on reçoit ; être empathique, généreux et bienveillant envers l’autre.

 Un nouveau regard sur mon environnement

African fabrics from Ghana, West Africa

« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. » ~ Marcel Proust

Le voyage était dépaysant, intense et riche en découvertes, en prises de conscience et en émotions. Cela m’a permis de faire un état des lieux de ma vie parisienne. Je ne voulais pas rentrer, je voulais rester encore un peu plus longtemps au Sénégal, je fantasmais : je rate mon vol ou une grève des pilotes m’oblige à prolonger mon séjour. Dans le taxi qui m’emmenait à l’aéroport, l’émotion était forte : les larmes coulaient, coulaient, coulaient… Le chauffeur n’a rien compris mais nous avons réussi à discuter un peu à la fin du trajet. 🙂 Cette distance géographique m’a sorti de mon train-train quotidien et j’ai senti à quel point j’avais besoin de changement. Je ressens une énergie forte et j’ai peur de faire des erreurs mais si je ne bouge pas, je le regretterai. De plus, j’ai besoin de raconter de belles histoires à mes futurs petits-enfants, j’ai envie de leur transmettre des vrais récits remplis de grâce, de courage, d’aventure et d’amour. 🙂 Le moment est venu et la décision est prise. J’ai peur (comme vous pouvez le voir, j’ai peur de plein de choses, je me fais peur moi-même, pire que mon chat.. !) d’oublier ce que j’ai appris et ce que j’ai ressenti au Sénégal, de reprendre, comme si de rien n’était, les bonnes vieilles habitudes, de mettre le train à nouveau sur les rails (oui, l’Afrique fait dérailler !). Mais je me fais de plus en plus confiance et je sens que la vie est de mon côté ! Également, au fond de moi je sais que cette expérience restera pour toujours dans mon cœur et va m’aider à y voir plus clair. En bref, une légère réorganisation de mes priorités s’opère et je ressens un besoin de liberté et de connexions tellement fort que rien ne m’arrêtera, sauf, peut-être moi-même.

Meilleure connaissance de soi

Transport in Africa 

« Si on tombe sur un bitume de bonne qualité, le trajet peut être parcouru en une heure. Si on a affaire à une route abandonnée et impraticable, il faudra un jour de voyage, voire deux ou même trois pendant la saison des pluies. C’est pourquoi en Afrique, on ne dit pas : ‘c’est à combien de kilomètres?’ Mais plutôt : ‘il faut combien de temps?’ En regardant machinalement le ciel. » ~ « Ebène – Aventures africaines », Ryszard Kapuscinski

 La distance géographique et émotionnelle offre un nouveau regard permettant de mieux se connaître. Me retrouver dans un nouveau contexte m’a fait découvrir de nouvelles choses sur moi-même. En Afrique de l’Ouest, j’étais souvent « à l’ouest ». Je me suis « perdue » de nombreuses fois, je ne savais pas quoi penser ou comment me comporter. De plus, j’ai aussi fait l’expérience très salutaire de sortir de mon confort : prendre une douche tiède tous les jours (quand j’ai pris une douche avec un seau d’eau chaude, ce fut un long moment de pur bonheur luxueux !), passer 30 heures dans un car, y compris quelques heures sous le soleil pétant et presque m’évanouir, dormir sur les valises, sur le toit d’un bus, me rendre compte que même si j’ai fait un marathon, je ne suis pas aussi forte que ce je pensais car les enfants avaient plus de patience lors du trajet en bus Dakar-Casamance que moi. En effet, inspirée par Christine Lewicki, je porte haut et fort la bonne parole: « Ensemble, arrêtons de râler et célébrons la vie dès maintenant ! ». Néanmoins, moi-même, dès que je suis fatiguée, quand j’ai chaud et quand je suis au bout de mes limites physiques ou émotionnelles, je râle, je fais la tête et je deviens insupportable : je me comporte en petite fille perdue et capricieuse. En bref, les bonnes paroles et les belles aspirations s’envolent. Cette expérience m’a appris l’humilité.. 🙂

Par ailleurs, notre bus était beaucoup plus confortable que celui que vous voyez sur l’image. 🙂

Reconnaissance

Gracias (thank you in Spanish) with two red wooden hearts

« La structure de l’humanité est marquée par le sceau de l’inégalité. A l’heure actuelle, nous n’avons pas les moyens – et nous ne sommes pas près de les avoir – de vaincre cette inégalité. Même si personne ne le reconnaît, les hommes ne croient pas que chacun pourrait avoir un niveau de vie relativement convenable. Notre expérience historique montre que seule une partie de l’humanité peut vivre convenablement. Par conséquent, nous savons que nous entrons dans le XXIe siècle avec l’injustice. Et j’estime que celui qui voyage et voit les deux côtés de la médaille a le devoir d’écrire à ce sujet. » ~ « Autoportrait d’un reporter », Ryszard Kapuscinski

Au Sénégal, j’ai vécu la même chose que quand j’ai quitté ma Pologne natale pour m’installer en France en septembre 2007. Après une phase de « bisounours » où tout me paraissait extraordinairement beau (surtout les gens dans la rue, essentiellement les hommes entre 20 et 30 ans..), j’ai ressenti une nostalgie envers ma ville, mes amis, ma famille, la nourriture locale, le fait de pouvoir communiquer sans efforts (et sans accent !) dans ma langue maternelle ; je me sentais fatiguée car le processus d’adaptation n’a pas été fini (je crois que ce n’est jamais fini à 100%) mais je ressentais une excitation et une reconnaissance profondes pour tout ce que la France m’offrait et tout ce qu’en Pologne était inaccessible : la beauté, plus exotique et tellement diversifiée, du pays et des gens (pas uniquement des hommes !), le fait de me sentir libre et dans mon élément, une certaine douceur de vivre (y compris les températures plus agréables qu’en Pologne) et plein d’autres choses. J’ai remarqué une simple banalité mais j’étais fière et j’en suis toujours : aucun pays n’est parfait (le Sénégal non plus, hélas !), chaque environnement offre un certain nombre d’avantages et de désavantages. En France, le confort de vie est extraordinaire et je le vois plus clairement après mon court séjour en Afrique. Ce voyage m’a remis les idées en place. Les frustrations quotidiennes ont perdu de leur importance, elles me paraissent maintenant plus de l’ordre des caprices d’une fille gâtée. Ouvrir le réfrigérateur rempli de victuailles et manger un bout de baguette au fromage, prendre une douche chaude ou même pouvoir écrire cet article dans le confort de mon bureau a beaucoup plus de goût et d’intensité qu’avant. Je me répète – nous avons de la chance, en France ! J’espère que ce sentiment de reconnaissance pour toute l’infrastructure et tous les outils mis à ma disposition ne me lâchera plus. Si c’était le cas, je partirais à nouveau en Afrique pour danser, voyager, découvrir et nouer des liens localement. Enfin, ça donne envie d’aider et de partager sa richesse mais c’est un tout autre débat !

Toutes les bonnes choses ont une fin ou le retour

« Le voyage est un retour vers l’essentiel. » ~ Proverbe tibétain

Ce qui est le plus beau dans le voyage, c’est qu’il nous change. Nous déposons nos bagages, nous lâchons quelque chose derrière nous et nous nous nourrissons les yeux, le cœur et l’estomac (il a intérêt à être fort !). Nous partons, nous dépassons nos peurs, nous sortons de notre cocon pour aller à la rencontre de l’autre dans son environnement, nous nous perdons, nous sommes à l’ouest, notre regard change, nous ressentons plus, nous nous retrouvons avec nous même ce qui nous permet de voir plus clair dans notre quotidien. «  Rester serait mourir un peu » comme dit Tété dans sa belle chanson : quand nous partons, nous nous ressourçons, nous changeons de peau (mon allergie à la chaleur tout au début de mon voyage me le fait ressentir encore plus!) ; en bref, c’est une renaissance. C’est un vrai voyage initiatique donc partez, découvrez, explorez, lâchez ce qu’il faut lâcher et accrochez-vous, ça va secouer mais rassurez-vous, vous retournerez à votre port en douceur, la tête remplie de beaux souvenirs de rencontres, de goûts, de paysages, de ressentis, d’émotions, de découvertes…

Bon vent, l’aventure a commencé !   A très vite !

SabiNa Paulina

  • Qu’est-ce que vous en pensez ?
  • Avez-vous eu les expériences de voyages similaires ?
  • Comment voyez-vous l’Afrique et le Sénégal en particulier ?

Merci de vos précieux commentaires qui m’enrichissent et qui me permettent d’apprendre à mieux écrire, à partager avec plus de clarté et à apporter plus de valeur.

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Le sabar tel que je commence à le ressentir

En décembre 2014, je suis partie au Sénégal avec Yama Wade, Reine de Sabar, pour faire un stage de danse, voici ce que j’ai découvert sur le sabar. La réflexion qui suit est un début de compréhension et il est fort probable que cette vision évolue.

J’espère que ça vous donnera envie de D A N S E R !

Une conversation en musique

Le sabar désigne à la fois un instrument : une percussion en bois, et une danse sénégalaise. Le sabar se distingue des autres danses de l’Afrique – la respiration requise par le rythme est différente, le temps ou l’accent est « en l’air ». De plus, c’est une véritable rencontre entre le musicien et le danseur. Les deux conversent via la musique et cette discussion est complètement unique car improvisée dans « ici et maintenant ». Le musicien parle grâce au son du tambour, le danseur s’exprime via « la respiration » de ses pieds, de ses poignets, de ses bras et de ses genoux. Le sabar englobe un ensemble de codes et de règles, offrant une multitude de possibilités à toute personne sensible à son rythme.

 José Manuel Carreira Jaunsolo

Beaucoup plus que la danse

Ce que j’aime en particulier dans le sabar, c’est son côté mystique car c’est plus qu’une danse ou un ensemble de mouvements rythmés. Ce qui compte c’est la justesse des mots, l’énergie, le ressenti, l’intention, l’honnêteté d’expression, l’authenticité de la rencontre, la respiration, l’irrationnel… Si ces éléments sont réunis la danse devient juste, claire et élégante. L’énergie est à la fois puissante et légère, une certaine flexibilité et élasticité se ressentent ; rien n’est forcé, le danseur ne fait pas d’effort mais se laisse guider pas son intuition et son ressenti, ses tripes et son inconscient. Par ailleurs, seule la décision d’aller à la rencontre de l’autre, en se laissant guider par son inconscient, permet de respecter le temps musical : dès que la tête prend le dessus, le corps s’arrête. La réflexion tue l’expression juste et spontanée de l’âme, de l’inconscient, de l’énergie vitale du danseur. En même temps, le danseur, aussi irrationnel soit-il, se doit de respecter les règles et contenir la force qui le traverse, sinon son langage devient éparpillé, saccadé, imprévisible et incompréhensible ; ses phrases n’ont plus de sens.

Le sabar, utilisé jusqu’à aujourd’hui à des fins thérapeutiques, dépasse la notion de la danse, c’est une démarche globale : philosophique, psychologique et spirituelle.

Le sabar aide le danseur à trouver les trésors enfouis dans son cœur, il nettoie les émotions refoulées. Le sabar exige l’authenticité dans la relation, la clarté et l’honnêteté de la parole, une excellente connaissance de soi, l’acceptation de son côté irrationnel et de son ressenti. C’est un cheminement de toute une vie, rempli de questions, de doutes, de prises de conscience, de blocages, de surprises, d’émotions fortes, de la peur, de la joie… C’est un outil de développement personnel qui améliore la relation à soi et a à la communauté. C’est une démarche spirituelle qui permet de trouver sa place, unique et juste, dans le monde. Grâce à la pratique de sabar nous accédons à plus d’amour et plus de gratitude pour chaque respiration, chaque expérience, nous apprenons à lâcher prise, nous avons plus de confiance en la vie et en nous-mêmes. C’est une forme de méditation en mouvement qui apaise et rééquilibre, qui nettoie et qui régénère, qui soigne et qui cicatrise. C’est une expression de notre singularité car il y a autant de styles de sabar que de danseurs.

PLAGE VF

Chemin vers l’amour, vers la vie

Ce rythme touche ce qui est le plus profond dans mon être et je ne sais pas exactement comment cela s’opère. Je pressens que c’est une voie de libération et de liberté. Je pressens qu’il offre un voyage initiatique vers les tréfonds de mon âme et une sensation de lien avec le monde où l’expérience se fait à la fois dans l’individualité et dans ce qui est universel en nous, car propre à chaque être humain, voire à chaque être vivant. C’est une expression de vie et la vie m’attire, j’ai envie de mieux me connaître, de ressentir plus, d’aimer plus, de donner et de recevoir spontanément et avec joie, de voyager dans d’autres dimensions de conscience, de communiquer avec l’au-delà, oui, c’est beaucoup et cela paraît bizarre, même pour moi qui l’écris. Le sabar nous met en contact avec une force incompréhensible qui nous dépasse et qui nous fait peur, et pourtant, elle coule dans nos veines : c’est elle qui nous fait respirer, malgré nous, durant chaque instant de notre vie et c’est elle qui nous accompagne en douceur jusqu’à la fin. Le sabar nous enseigne à nous aimer, à aimer les autres, à aimer la vie, à honorer ce qui est vivant en nous, à accueillir ce qui arrive, à avoir confiance, à se laisser guider par notre ressenti, à être présent, à mieux communiquer avec nous-même et avec les autres.

Les avantages sont multiples et beaucoup est demandé pour y accéder : de la patience, de la persévérance, une ouverture d’esprit, une écoute attentive, un désir ardent, une attitude de recherche d’un éternel débutant qui reste humble, curieux et confiant.

Un grand MERCI à Yama Wade, Reine de Sabar, de m’avoir éclairci sur le sabar, tel que sa grand-mère lui a enseigné et qu’elle transmet depuis de nombreuses années avec joie, passion et générosité à ses élèves. J’ai la chance d’en faire partie depuis septembre 2014 et j’inspire profondément quand je pense à tout le chemin à parcourir afin de ressentir et d’exprimer le sabar.

Pour que la force et la douceur du sabar soient avec vous !

Explorez !

Et si le sabar ne vous inspire rien du tout et que vous pensez que j’ai perdu la tête (vous n’avez pas tort), cherchez, explorez, expérimentez : la danse, le sport, l’activité, le rythme, l’occupation qui vous éveille à la vie, qui vous appelle et qui vous fait vibrer de joie, vous donne de doux frissons au dos. Une activité épanouissante vous nourrit donc bénissez et savourez ce repas sacré !

Bon vent et je vous souhaite plein d’amour sur ce chemin de découverte personnelle !

***
– Qu’est-ce que vous en pensez ? Avez-vous eu des expériences similaires avec d’autres activités ?
– Pour ceux qui pratiquent le sabar, comment vous le voyez ? Qu’est-ce qu’il vous apporte ?
– Enfin, Yama, si tu lis ces mots – je pense fort à toi et je te remercie pour tes commentaires ; s’il y a des choses que je n’ai pas bien comprises, je serai ravie d’en discuter ! Jërëjëf !

***

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Comment apprivoiser et cultiver la chance ?

Stars of Vicuna, Chile

« Il n’y a personne qui soit né sous une mauvaise étoile, il n’y a que des gens qui ne savent pas lire le ciel. » ~ Dalaï Lama

Est-ce que tu te considères comme quelqu’un qui a de la veine ou plutôt quelqu’un qui est né sous une mauvaise étoile ? De quoi dépend la chance : du hasard, de l’univers, de notre humeur ?

La chance, ce facteur de réussite politiquement incorrecte, est souvent perçue comme instable, fragile, capricieuse, imprévisible et incontrôlable, en bref elle a une très mauvaise réputation, pire qu’une femme indisposée. 🙂

En effet, parfois la chance nous tombe littéralement du ciel. Quand nous sommes promus contre toute attente, même si nous n’avons rien demandé, simplement parce que le concours de circonstances favorables en veut ainsi. L’homme essaye de charmer ce type de chance depuis des siècles. Par conséquent, le marché des porte-bonheurs fleurit et les Français, malgré les avancés de la science, évitent de passer sous une échelle (40%) ou d’ouvrir un parapluie dans une pièce (33%).

Même si certains disent que le hasard n’existe pas, la pure chance sans aucune action de notre part fait bien partie de notre expérience. Cependant, certaines personnes cumulent les heureux évènements et d’autres les coups durs. Quand la chance ou la malchance est une affaire de répétition, elle sort du domaine des aléas du destin. Elle devient une compétence, une compétence qui s’apprend et qui se développe.

Comment apprendre à tirer profit des circonstances favorables plus souvent ? Richard Wiseman, Douglas Miller et Philippe Gabilliet nous en donnent les clés.

Présence

« La vie est trop courte pour qu’on soit pressé. » ~ Henry David Thoreau

Les personnes chanceuses ont une forte capacité à être ici et maintenant, afin de profiter au maximum de leurs facultés d’observation. Elles sont détendues et prêtes à accueillir tout ce qui arrive. Les malchanceux sont, à leur tour : stressés, pressés, anxieux vis-à-vis de l’avenir ou en pleine rumination par rapport à leurs difficultés passées. La disponibilité intérieure, une attitude décontractée et ouverte, maitrisée parfaitement par les praticiens de la pleine conscience, augmente notre capacité à percevoir les opportunités. En bref, être calme, prendre le temps d’apprécier ce qui se passe autour de nous, avoir les yeux et les oreilles bien ouverts est porteur de chance !

Intuition

« L’intuition est une vue du cœur dans les ténèbres. » ~ André Suarès

Les personnes fortunées prennent les bonnes décisions rapidement. Elles savent peser le pour et le contre, lister les faits et en aucun cas ne négligent pas ce que leur dit leur tête. En plus d’écouter leur intellect, elles profitent de leurs capacités intuitives. Elles utilisent tous leurs sens et prennent en compte leur ressenti. Elles se connectent à la fois à leur tête, leur corps et leur cœur, et bien sûr l’internet! 🙂

Intention forte

« La chance ne sourit qu’aux esprits bien préparés. » ~ Louis Pasteur

Les gens nés sous une bonne étoile sont animés par un projet, une mission ou un rêve. Ils savent ce qui leur est cher, ils ont un objectif lié à leurs valeurs et aspirations profondes. C’est grâce à cette intention forte que le monde et les circonstances deviennent porteurs de sens. En effet, notre cerveau fonctionne comme un missile à tête chercheuse : si nous rêvons d’apprendre la danse au Sénégal (c’est mon cas et c’est en cours !), nous commençons à percevoir les articles sur ce pays dans la presse, les annonces des festivals ou des stages de danse, nous rencontrons des personnes qui y sont allées ou vont le faire. Cette intention forte sculpte notre quotidien et focalise notre attention sur ce qui est important pour notre projet. Cela nous rend vigilants et par conséquent, nous sommes plus aptes à attirer la chance. C’est comme si nous avions des antennes ultra puissantes ou des lunettes avec un filtre très précis nous permettant de repérer les informations importantes, de cartographier le territoire en fonction de ce qui nous anime.

Innovation

« On roule confortablement sur l’autoroute de la vie, protégé par la ceinture de sécurité de nos certitudes et l’airbag conducteur de la routine. » ~ Dave Barry

Ceux qui ont souvent la baraka, se poussent constamment à faire des choses autrement. Ils sont attirés par la nouveauté et fuient la routine à tout prix. Ils sortent de leur zone de confort, développent leurs capacités d’explorateurs et d’aventuriers. Ils expérimentent, littéralement : ils tentent leur chance dans de nouveaux territoires géographiques, humains, de connaissance, etc. Ils ont une ouverture d’esprit détendue leur permettant d’aller vers l’inconnu avec joie et enthousiasme. En effet, si nous voulons avoir de nouveaux résultats, il faut faire des choses autrement. Selon Einstein « la folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent ». Par exemple : afin de trouver une nouvelle information, au lieu de demander auprès des mêmes personnes dans les endroits connus, allons à la chasse auprès des étrangers, dans des coins plus exotiques, nous aurons plus de chance de découvrir une pépite !

Attitude positive

« Nous ne voyons pas les choses comme elles sont, nous les voyons comme nous sommes. » ~ Anaïs Nin

Les collectionneurs des coups de chance sont d’éternels optimistes. Ils croient que l’univers entier, rempli de forces mystérieuses, conspire à leur avantage. Ils se fixent des objectifs ambitieux car ils savent que la réussite viendra tôt ou tard. En effet, cette attitude positive forte fonctionne comme une prophétie auto réalisatrice et met la chance de notre côté. Si nous sommes persuadés que le monde abonde en opportunités et nous souhaite le meilleur, nous allons attirer les bonnes personnes, les bonnes demandes, les bonnes informations, en bref, notre cerveau va tout faire pour confirmer cette attente. Au contraire, si nous avons une croyance négative intense : nous ne sommes pas dignes d’amour, d’abondance, de joie ou nous portons la poisse, nous allons ignorer les bons évènements ou les percevoir comme instables, improbables et insignifiants et accentuer tout ce qui nous arrive de travers. Plus nous nous sentons chanceux, plus nous le sommes. C’est notre pouvoir créateur, certains disent qu’il est sans limites dans les deux directions – positive et destructrice, je suis plus prudente mais je crois fortement que le monde ressemble à un miroir où nous voyons se refléter nos attentes, nos pensées, nos croyances. Soyons vigilants sur ce que nous nous mettons dans nos têtes et utilisons notre pouvoir créateur à bon escient !

luckRésilience

« Jette le chanceux dans la rivière, il en ressortira avec un poisson dans la bouche. » ~ Proverbe arabe

C’est le point que je chéris particulièrement. En effet, je viens de Pologne, un pays dont l’histoire regorge de souffrance qui pèse encore sur les générations actuelles, où le souvenir des camps de concentration est vivant, où l’histoire est dans l’air. Je vis en France où le sol est truffé de millions d’obus et de grenades de la première guerre mondiale, qui polluent encore les nappes phréatiques et menacent la santé dans certaines régions. Malgré les différences entre ces deux pays, l’histoire douloureuse de l’humanité y est présente. J’en parle pour attirer votre attention sur la nécessité de faire face à des aléas de la vie. Quelle chance nous avons de vivre dans un pays démocratique et en paix, où l’éducation est accessible à toute personne qui en veut, où le gouvernement rembourse une partie des frais de santé, où nous profitons du nombre important des congés payés et des jours fériés ; le pays qui est la première destination touristique au monde en raison de la richesse de son patrimoine culturel, architectural et gastronomique ainsi que sa nature resplendissante ! Certes, nous vivons dans une époque instable où l’humanité fait face à divers défis écologiques, sociaux et économiques mais cela n’a rien avoir avec la vie d’un prisonnier de guerre ou d’un citoyen d’un pays sous-développé. En conséquence, toutes les chances se mettent de notre côté pour que nous déployions notre qualité de résilience encore plus. Même si les difficultés et la souffrance sont subjectives, la vie nous est douce par rapport au sort réservé à nos ancêtres. De plus, le progrès technologique nous a permis d’avoir plus de temps libre, de voyager d’une manière plus confortable et plus rapide, de vivre dans un village globale où les informations de qualité sont disponibles gratuitement à toute personne ayant accès à l’internet. C’est magique ! Nous avons déjà de la chance et notre devoir est d’en profiter encore plus, d’en être reconnaissants et d’affronter les difficultés avec dignité. En effet, les chanceux ne croient pas au monde de bisounours. Par ailleurs, j’ai pris du temps à lâcher cette croyance naïve et elle me hante encore de temps à autre ! Ceux qui attirent la chance ne sont pas épargnés par la vie de tout obstacle et en rencontrent autant que les autres. Par contre, ils savent en tirer profit et les transformer en opportunités. Comme les alchimistes, ils modifient les métaux vils en or ou comme les écologistes, ils recyclent les déchets pour leur donner une seconde vie. Ils développent une force, une résilience, une certitude que toute situation compliquée a une issue heureuse, que tout problème porte un germe d’une solution, que tout malheur n’est qu’un « bonheur déguisé ». Effectivement, chaque réussite, surtout celle d’un jour au lendemain :-), est précédée d’un long chemin jalonné d’obstacles et c’est grâce à nos échecs que nous devenons meilleurs donc il est utile de faire des erreurs, à condition d’en tirer des enseignements. Soyons reconnaissants pour tout ce que nous prenons pour acquis et renforçons notre muscle de résilience car tout est apprentissage et tout nous est bénéfique, tôt ou tard ! La vie n’est pas un fleuve tranquille, apprends à nager : si tu tombes dans l’eau, tu sortiras avec un grand poisson dans les dents !

Réseau

« Il ne suffit pas de dire aux gens : bonne chance ! Il faut la leur offrir. » ~ Daniel Boulanger

Enfin, les veinards sont des experts en réseautage, les ceintures noires en l’art de se faire des amis. Ils sont ouverts aux autres, ils accroissent constamment leurs compétences interpersonnelles, ils savent aller vers l’autre et le font avec joie. Ils attirent les autres par leur enthousiasme, leur bonne humeur. En effet, ce sont des véritables « aimants sociaux ». Ils diffusent les bonnes ondes, créent du lien social, remontent le moral de leurs camarades en détresse, en bref, ils réchauffent les cœurs et dégagent une joie de vie contagieuse. Les personnes infortunées, au contraire, soit s’isolent pour ruminer les idées noirs en cachette, soit elles distillent des humeurs toxiques, en exprimant leur négativité ou en pestant sur les difficultés et l’injustice de la vie. Elles ont le super-pouvoir d’anéantir toute expression d’espoir, de joie et de la bonne humeur dans un périmètre de 1 à 50 kilomètres selon leur puissance, en 5 à 20 minutes. Cette estimation n’est bien sûr pas sérieuse, par contre les résultats d’un sondage réalisé en France en 2010 le sont. En effet, les Français se disent être les champions en sport répondu dans le monde occidental : râler du matin au soir, tous les jours et sans exception, quels que soient les conditions météorologiques et l’état du trafic routier ! Nous sommes à 86% de nous citer comme les plus râleurs parmi diverses nationalités, devant les Italiens, les Américains, les Anglais et les Espagnols. Si vous avez envie d’avoir plus de chance dans votre vie, il est temps de remplacer cette habitude drainante et polluante par un comportement positif et léger : sourire, faire des compliments et dire « merci ». Vous pouvez même appliquer les 3 en même temps, soyons fous ! Et si vous avez envie de râler, merci de bien vouloir vous taire. La parole est d’argent, le silence est d’or. Personnellement, j’adore la prise de parole en public et j’aime échanger. Il m’arrive aussi de pester car c’est un excellent moyen de rentrer en contact, surtout le lundi matin, sur la route au bureau, quand nous avons rencontré un collègue qui est dans le même bateau ou plutôt le même train rempli à bord que nous… Mark Twain a dit : « Mieux vaut ne rien dire et laisser les autres penser que l’on est idiot qu’ouvrir sa bouche et enlever tout doute. » – c’est la devise que j’applique le plus souvent possible, avec des résultats pas toujours flagrants.. 🙂 Je tiens à préciser qu’il est important d’exprimer ses émotions et son mécontentement et il ne s’agit en aucun cas de faire semblant que le problème n’existe pas. Par contre, râler par habitude ou par manque de sujet de conversation intéressant devrait être passible d’amende ! Au lieu de ronchonner, célébrons nos réussites, exprimons notre gratitude, faisons-nous des compliments. Pour résumer, pour avoir plus de chance, développez vos capacités relationnelles. Il ne s’agit pas de gonfler son carnet d’adresse mais plutôt de mettre les gens en lien, partager des informations utiles, leur remonter la morale et si nous n’avons rien d’intéressant à raconter, tendre l’oreille et sourire, ça fait du bien à tout le monde !

good luck 2

Conclusion

Pour récapituler, la chance est une compétence qui se travaille et se déclenche en quelques principes simples mais pas faciles quant à l’application : être pleinement présent ici et maintenant ; écouter son ressenti ; tendre vers un rêve ou un objectif qui nous anime ; s’ouvrir à la nouveauté et explorer de nouveaux territoires de connaissance, géographiques, culturelles, linguistiques, etc. ; garder une attitude positive vis-à-vis des autres et vis-à-vis de la vie ; développer sa résilience et sa capacité de transformer les difficultés en opportunités ; élargir son réseau et devenir un porteur d’opportunités pour les autres.

Que ’est-ce que vous pouvez faire dans une heure qui suit, aujourd’hui, cette semaine, ce mois-ci pour développer votre capital chance ? Choisissez 1 à 3 actions et inscrivez-les dans vos agendas !

  • Méditer ou faire un footing, me balader pour calmer l’esprit et être plus présent ici et maintenant ;
  • Me lever plut tôt demain matin afin de profiter pleinement de la matinée et prendre mon temps en douceur au lieu de me précipiter dès le réveil ;
  • Lire un article sur l’intuition ou m’inscrire à une formation sur ce sujet passionnant ;
  • Ecrire 3 objectifs à court ou à moyen terme, dans le domaine personnel, de santé, professionnel, etc.
  • Apprendre une nouvelle langue, une nouvelle danse, partir en voyage ou simplement choisir un trajet inhabituel pour aller au travail ;
  • Lire le livre de Christine LEWICKI « J’arrête de râler » et me donner les moyens de transformer cette habitude polluante en comportement positif ;
  • Attaquer un problème qui me prend la tête ou un évènement néfaste, un échec récent avec des questions : Qu’est-ce que cela m’apprend ? Comment je peux en tirer profit ? Quelle qualité dois-je développer pour le surmonter ? Comment faire une prochaine fois pour m’en sortir vainqueur / pour que cela ne se reproduise plus ?
  • Appeler un(e) ami(e) de longue date avec qui j’ai perdu le contact ; aller à une soirée même si je n’ai pas envie (c’est comme ça que j’ai rencontré mon copain !) ;
  • Lire un livre sur la chance (exemples en bas de l’article) ;
  • Visionner la vidéo de Philippe GABILLIET sur la chance ;
  • Partager ce que j’ai appris avec une personne qui m’est chère ;
  • Autre.

Bon vent, soyez la chance que vous avez envie de voir dans le monde !

Toutes vos questions, remarques ou suggestions sont bienvenues ! Merci de laisser vos commentaires ci-dessous. Partagez vos réflexions et surtout vos engagements, les actions que vous allez mettre en place prochainement. 🙂

Sources :

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